« Mettre sur pause » la mise en oeuvre des politiques environnementales n’est pas vivable !

 

Nous, les organisations de protection de l’environnement et de la nature, lançons un appel au gouvernement : “Enlevez vos oeillères, respectez vos engagements et mettez en œuvre une politique forte en matière de climat, d’environnement et de nature”. Nous nous indignons des déclarations irrationnelles autour des politiques européennes en matière de nature et d’environnement.
Il appartient à nos gouvernements de mettre en œuvre des politiques fortes qui protègent notre environnement et notre santé. Appuyer sur le bouton « pause » est un acte coupable. Plus nous attendons, plus les solutions seront difficiles et coûteuses.

Un nombre croissant de positions contre les politiques environnementales ont été exprimées par de nos responsables politiques. Le Premier ministre Alexander De Croo veut “mettre sur pause” la mise en oeuvre des politiques en faveur de la biodiversité et de la nature, aussitôt appuyé par le Président du MR. La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir, s’oppose aux ambitions européennes en matière de climat, ainsi qu’à celles de loi sur la restauration de la nature . Le président du CD&V, Sammy Mahdi, est fier que son parti tire le frein à main sur la restauration de la nature. La fièvre des élections est en train de gagner du terrain, en dépit de la raison.

Ce glissement dans le discours public survient alors que la crise climatique frappe à nouveau durement, avec des sécheresses et des inondations extrêmes en Espagne et en Italie, alors que, partout en Europe le niveau des nappes phréatiques diminue d’année en année et alors que les conséquences des inondations de 2021 en Wallonie sont encore bien présentes. Le coût de cet événement extrême a été évalué à 2 milliards €, dont 60% à charge de la Région wallonne, ainsi que des souffrances humaines indescriptibles. 

Au niveau de la biodiversité, la situation est en chute libre. Plus de 80 % des habitats naturels de l’Union européenne sont en mauvais état de conservation. En Belgique, ce chiffre s’élève à environ 95 %. C’est la pire situation au sein de l’Union Européenne, selon l’Agence européenne pour l’environnement. Même les espèces communes deviennent rares, avec un déclin prononcé des populations d’oiseaux dans les milieux agricoles, mais aussi en forêt. Les autorisations pour les pesticides nocifs sont monnaie courante en Belgique. 

Enlevez vos oeillères, respectez vos engagements et mettez en œuvre une politique forte en matière de climat, d’environnement et de nature


les organisations de protection de l’environnement et de la nature lancent un appel au gouvernement

Nous attendons donc du politique qu’il prenne ses responsabilités et qu’il apporte des réponses aux crises écologiques. En outre, ces crises ne sont pas des problèmes indépendants et distincts, mais sont au contraire interconnectés : c’est l’ensemble de notre système naturel, et donc les ressources dont nous dépendons pour notre qualité de vie, qui est au bord de l’effondrement et qui nécessite une action urgente et ambitieuse. 

En politique, on négocie, on fait des compromis, mais pas avec la nature. Il n’y a donc pas à choisir entre l’action climatique, la protection de l’environnement ou la restauration de la nature : c’est l’ensemble des crises qu’il faut gérer de front.

Tirer à boulets rouges sur les timides politiques européennes qui cherchent à nous protéger du changement climatique et de l’effondrement de notre biodiversité à un an des élections est totalement irresponsable. Il est grand temps d’engager un débat politique constructif sur la manière de s’attaquer aux problèmes de manière intégrée et dans une logique de transition juste. Cela implique d’accompagner les secteurs tels que l’agriculture et l’industrie pour qu’ils puissent devenir des piliers sains, stables et neutres en carbone de notre société.

Contacts

Bond Beter Leefmilieu – Benjamin Clarysse, coordinateur politique 
Canopea – Sylvie Meekers, directrice générale
Greenpeace – Valerie Del Re, directrice
WWF – Anka Stenten, directrice ad interim
Velt – Stijn Overloop, directeur
Natagora – Philippe Funcken, directeur
Natuurpunt – Jos Ramaekers, chef du département politique
BRAL – Raf Pauly, coordinateur
Klimaatcoalitie – Nicolas Van Nuffel, président
PAN Europe -Martin Dermine, directeur exécutif